Malpropreté urinaire liée à un trouble du développement
La malpropreté urinaire chez le chat fait parfois suite à un événement survenu au cours de ses premiers mois de vie.
Événement ne lui ayant pas permis de suivre un développement tout à fait normal.
Ce type de malpropreté concerne, le plus souvent, des chatons adoptés très jeunes (chaton dont la mère est décédée et élévés au biberon, chatons sevrés et séparés de leur mère trop rapidement et qui n’ont pas pu terminer leur éducation auprès d’elle…)
Il peut ne résulter que d’un simple défaut d’apprentissage mais peut également être associé à un trouble du développement plus ennuyeux comme dans le syndrome du chat “hypersensible-hyperactif”. D’autres symptômes révélateurs de ce trouble sont alors systématiquement présents en plus de la malpropreté.
Trouble de l’apprentissage
Un chaton est généralement propre dès l’âge de trois semaines
Il le devient par imitation de sa mère : il apprend tout naturellement comme elle à faire ses besoins loin de son aire de repos et de l’endroit où il prend ses repas.
Cet apprentissage par imitation ne peut pas avoir lieu si le chaton
- A été élevé dans un espace très restreint ou très sale ou sans litière qui ne lui a pas permis de définir des lieux bien distincts pour le sommeil, l’alimentation, faire ses besoins…
- A été séparé très jeune de sa mère pour une raison quelconque
- A été élevé par une mère qui présentait elle-même des troubles de malpropreté
Il est alors assez difficile, par la suite, d’apprendre à ces chatons à faire leurs besoins dans une litière.
La prévention de ces troubles de l’apprentissage peut se faire en adoptant des chatons de deux mois minimum, élevés par une chatte elle-même propre.
Lorsqu’il s’agit d’un jeune chat orphelin ou élevé dans un milieu inadapté :
- La distribution de récompenses (alimentaires, caresses) quand le chat a accepté de faire dans la litière peut le motiver à faire toujours à cet endroit
- Un chat adulte propre et parfaitement équilibré placé en sa compagnie pourra assurer l’apprentissage par imitation qui n’a pas pu avoir lieu avec la maman (ce chat adulte peut tout aussi bien être un mâle qu’une femelle)
Le Syndrome Hypersensibilité/hyperactivité
Définition
Le seuil de réaction à un stimulus s’établit au cours du développement de l’animal dans les trois premiers mois de sa vie.
Ce seuil de réaction dépend directement des conditions dans lesquelles le chaton est élevé.
Un chat éduqué dans des conditions idéales apprend, auprès de sa mère, à répondre “normalement” à un stimulus donné et à se contrôler (notamment au cours des jeux ou lors de contacts…)
Quand le chaton
- N’a pas été élevé au contact de sa mère (chaton adopté avant 2 mois, biberonné…)
- A grandi dans un milieu très peu stimulant ou au contraire hyperstimulant durant ses premières semaines
- A eu une mère qui présentait elle-même des troubles du comportement;
il peut développer un syndrome dit “d’hypersensibilité/hyperactivité”
Symptômes
Le syndrome “Hs/Ha” est caractérisé par de nombreux symptômes et la malpropreté est loin d’être la seule anomalie comportementale rencontrée chez un animal qui en souffre.
Ce chaton est excessif en tout.
Il s’agit d’un animal
hyperactif
- son comportement moteur est exacerbé.
- ll bouge tout le temps, grimpe partout, renverse tous les objets placés sur les meubles, dans les étagères, dort mal la nuit…Son excitation est très souvent encore plus marquée en soirée où il semble pris de véritables “crises de folie”.
- Il est incapable de se contrôler dans le jeu : il ne sait pas jouer sans griffer ou mordre. Les blessures qu’il inflige ne sont en rien volontaires mais résultent de son incapacité à se maîtriser lorsqu’il monte en excitation…
- Il tolère très mal toute contrainte : il ne supporte pas qu’on le prenne à bras, qu’on le brosse ou encore qu’on lui administre des médicaments…
- Il sort ses griffes, hurle, et cherche à mordre dès qu’on le manipule.
- Il peut également souffrir d’un manque de contrôle alimentaire : il vole alors régulièrement de la nourriture et peut avaler des corps étrangers.
hypervigilant
- Il sursaute au moindre petit bruit
- Il a besoin d’une présence pour se rassurer et suit son maître partout, tout le temps.
hypersensible
Il s’agit d’un animal particulièrement anxieux : cette anxiété peut être mise en évidence par :
- de la malpropreté (le chat urine ailleurs que dans sa litière à la moindre contrariété),
- des miaulements incessants
- ou encore un toilettage excessif, le chat se léchant avec insistance en permanence.
En réponse à ces comportements anormaux (en particulier face à l’agressivité de ces chats et la malpropreté qu’ils présentent fréquemment), ces animaux sont très souvent mal intégrés dans la famille, rejetés…
Ce rejet accroît leur anxiété et un véritable cercle vicieux s’instaure alors : le chat urine car il est anxieux, il est puni, ces punitions augmentent son anxiété et donc la malpropreté…
Traitement
Le traitement implique d’importantes modifications visant à apaiser l’animal
- Toute punition doit être absolument proscrite : elle ne fait qu’accroître le stress du chat et donc la malpropreté (éviter de crier, prendre le chat par la peau du cou ou de le mettre de force dans la litière, ce qui n’aura pour seul effet que de le dégoûter de cet endroit)
- Le milieu de vie de l’animal sera enrichi au maximum : différents jeux de chasse et d’exploration (arbre à chat, souris, balle, mobiles, amas de cartons ou autres cachettes…) lui seront proposés. Ces jeux seront régulièrement changés en effectuant un roulement pour éviter que le chat ne s’en lasse.
- La nourriture doit être accessible toute la journée afin d’éviter tout stress supplémentaire lié à l’alimentation.
Si le chat est en surpoids, des jeux libérant progressivement des croquettes seront proposés (ceux-ci lui permettent de manger lentement sa ration quotidienne et constituent une activité ludique qui lui permet d’avoir accès à la nourriture toute la journée) - Thérapie par le jeu contrôlé : toute phase de jeu doit être interrompue quand le chat monte en excitation (battements saccadés de la queue, dilatation marquée des pupilles du chat …)
- En plus des modifications de l’environnement, l’emploi de phéromones et de compléments alimentaires aux propriétés apaisantes peut aider à diminuer l’anxiété du chat hypersensible/hyperactif
- Enfin, votre vétérinaire pourra ajouter à ces changements environnementaux un traitement médical permettant de diminuer l’anxiété du chat, l’aider à acquérir un certain contrôle dans le jeu et calmer les agressions.
§
Un chat n’ayant pas bénéficié d’une éducation par un chat adulte équilibré au cours de ses 2 premiers mois de vie peut présenter d’importants troubles comportementaux par la suite.
Ces troubles (agressivité, intolérance au contact, malpropreté, griffures et morsures lors des jeux…) sont d’autant plus difficiles à comprendre et à accepter par les propriétaires qu’il s’agit notamment de petits chats élevés au biberon, “petits êtres fragiles” à qui ils ont consacré énormément de leur temps…
Il n’est pas “normal” qu’un chat vous griffe ou vous morde violemment quand il joue, qu’il refuse de se laisser toucher, ni qu’il urine partout en permanence.
Ces troubles doivent rapidement être rapportés à votre vétérinaire pour qu’il cherche avec vous des solutions et essaie d’éviter une rapide dégradation des relations que vous entretenez avec votre animal.